L'intelligence artificielle (IA) est au cœur des préoccupations des grandes puissances mondiales, mais les approches divergent radicalement entre les États-Unis et l'Union européenne.
Les États-Unis, sous l'impulsion d'une ordonnance présidentielle du 23 janvier 2025, cherchent à lever les obstacles à l'innovation pour maintenir leur suprématie mondiale. Cette ordonnance, intitulée « REMOVING BARRIERS TO AMERICAN LEADERSHIP IN ARTIFICIAL INTELLIGENCE », vise à promouvoir des systèmes d'IA impartiaux et à stimuler la compétitivité économique et la sécurité nationale. Les États-Unis misent sur les principes des marchés libres et sur les institutions de recherche pour atteindre ces objectifs. Un plan d'action doit être mis en place dans les 180 jours suivant l'ordonnance pour développer des politiques gouvernementales favorables à l'IA.
En revanche, l'Union européenne a adopté une approche plus réglementaire avec le règlement européen sur l'IA, entré en vigueur le 1er août 2024. Ce règlement classe les systèmes d'IA en fonction de leur niveau de risque, allant de l'inacceptable au minimal. Les entreprises européennes doivent respecter des exigences strictes pour mettre sur le marché des systèmes à haut risque, avec une surveillance humaine obligatoire pour éviter les décisions automatisées. Le règlement européen encourage également l'innovation à travers des « bacs à sable réglementaires », des espaces de test encadrés où les entreprises peuvent développer leurs projets tout en respectant les règles.
A l’occasion de la 80e session de l’assemblée générale des Nations unies, L'approche européenne est soutenue par un appel mondial lancé le 22 septembre 2025 par un groupe d'ONG. Cet appel exhorte les gouvernements à conclure un accord politique sur des limites claires et infranchissables pour l'IA avant fin 2026. Les signataires mettent en garde contre les risques catastrophiques liés à l'IA, tels que les pandémies d'origine artificielle, la manipulation de masse et la déstabilisation géopolitique. Ils plaident pour l'instauration de « lignes rouges » claires et vérifiables pour certains usages et comportements de l'IA, comme le lancement d'armes nucléaires, les armes autonomes et la surveillance de masse.
En résumé, les États-Unis et l'Union européenne adoptent des stratégies diamétralement opposées pour réguler l'intelligence artificielle. Les États-Unis misent sur la dérégulation pour stimuler l'innovation et maintenir leur suprématie mondiale, tandis que l'Europe et les signataires de l'appel mondial prônent une régulation stricte pour protéger les droits fondamentaux et prévenir les risques catastrophiques. Cette opposition reflète des visions divergentes sur la manière de concilier innovation et sécurité dans le domaine de l'IA.
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Le calendrier d’application du règlement européen sur l’IA (RIA) :
- 1ᵉʳ août 2024 : Entrée en vigueur du règlement.
- février 2025 : Interdiction des systèmes d’IA présentant des risques jugés inacceptables.
- août 2025 : Mise en place des règles pour les modèles d’IA à usage général et désignation des autorités compétentes dans chaque État membre.
- 2 août 2026 : Application complète aux systèmes d'IA à haut risque déjà identifiés, tels que ceux utilisés dans la biométrie, les infrastructures critiques, l'éducation, l'emploi ou la justice. Cette date marque également la mise en place de bacs à sable réglementaires pour accompagner les entreprises.
- 2 août 2027 : Application aux systèmes d'IA à haut risque incorporés dans certains produits réglementés, comme les jouets, les dispositifs médicaux, les machines.
